Epsilon Composite et Soler ont été sélectionnées par les services de l’État pour bénéficier du plan ETIncelles visant à stimuler la croissance des PME. Pour la presqu’île, c’est une bonne nouvelle sur le front de l’emploi
Au mois de novembre dernier, Pierre Soler-My, PDG et cofondateur du Groupe Soler, qui s’est implanté à Lacanau, et Stéphane Lull, PDG de la société Epsilon Composite à Gaillan, ont fait partie d’une délégation de patrons qui ont été reçus à l’Élysée par Emmanuel Macron. La réunion avait pour but de leur présenter le plan ETIncelles. En résumé, il s’agit d’un programme qui doit faciliter le développement de PME (jusqu’à 250 salariés) ayant un potentiel pour devenir des entreprises de taille intermédiaire (de 250 à 4 999 salariés).
Selon la définition donnée pour évoquer la philosophie de ce plan, « il s’agit de fluidifier les relations des entreprises avec l’État, lever les blocages administratifs à la croissance des entreprises et remporter la bataille de l’export » L’objectif annoncé par le président de la République est de faire grandir en taille 500 PME d’ici à 2027. Pour gagner cette bataille, elles bénéficieront toutes « d’un interlocuteur unique pour lever les obstacles administratifs à leur croissance ». En France, il n’y a pas un patron qui ne peste pas contre ce « fléau » de la bureaucratie. Ce plan a donc été bien accueilli par le monde économique.
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En 2016, la caisserie Adam avec ses 48 salariés a posé ses valises à Sainte-Hélène. En 2021, Carbonex, leader du charbon de bois pour barbecue, a installé une usine à Lacanau et créé 50 emplois. Au Verdon, Pure Salmon veut construire une ferme aquacole géante pouvant générer 250 emplois
« Pour faire face aux défis »
Du côté de la société Epsilon Composite, entreprise fondée en 1987 par Stéphane Lull et spécialisée dans la production de piècs industrielles en matériaux composites, on se félicite d’avoir pu intégrer ETIncelles. Dans un entretien accordé à « Sud Ouest », Alexandre Lull, le directeur général délégué de cette société, expliquait que « la dimension de l’ETI permet à l’entreprise d’être plus efficiente et pérenne. L’objectif est de davantage se structurer pour avoir une activité recherche et développement, des équipes entièrement consacrées à l’export avec toute la complexité que cela représente. Ce modèle vise à se doter de services supports plus armés pour faire face à nos défis ».
Epsilon Composite évolue en ce moment sur le secteur des lignes à haute tension aériennes. L’entreprise maîtrise une technologie de fabrication de câbles plus résistants et plus légers. Sur de gros marchés à l’international, elle a besoin de se renforcer afin d’être compétitive face à des industriels qui réalisent des centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires (CA). L’entreprise médocaine compte 230 salariés et réalise unCA de 33 millions d’euros.
Stéphane Lull, le PDG de la société Epsilon Composite à Gaillan.
Stéphane Lull, le PDG de la société Epsilon Composite à Gaillan.
J. L.
Une équipe dédiée à l’administratif
Pour le Groupe Soler, c’est le même son de cloche. Anne-Mette Soler-My, la responsable communication de l’entreprise, estime que ce plan ETIncelles est une chance pour son entreprise. « Nous souhaitons agrandir notre unité de production à Lacanau. Nous avons mis en place un groupe de travail dédié aux dossiers administratifs. Ils consacrent à cette tache beaucoup d’énergie dans le seul but d’obtenir des autorisations nous permettant d’augmenter notre capacité de production. C’est dommage d’utiliser toutes ces ressources, ces compétences humaines pour de la bureaucratie. Face à un monde économique qui va vite, nous sommes en permanence bloqués par des commissions qui doivent se réunir pour valider un processus et un autre. Au final, on finit par perdre beaucoup de temps alors que nos concurents, qui sont à l’étranger, continuent d’avancer. »
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À Lacanau, le groupe Soler fabrique du charbon de bois brut ou briqueté pour le marché européen du barbecue. L’entreprise a été fondée à Gyé-sur-Seine, dans l’Aube. Le groupe familial, qui compte 200 salariés, produit, avec deux unités de cogénération dans le Grand Est et une autre sur son site canaulais, près de 40 % des 130 000 tonnes de charbon de bois consommées en France chaque année. Elle a aujourd’hui de nombreux projets de développement sur le marché du biocarbone et du biochar, du charbon végétal et vertueux.