Projet de 42 M$ à Roberval : la pépinière Tshitassinu vise le début …

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La famille Arias a franchi plusieurs étapes pour lancer son projet de pépinière forestière ultramoderne de 42 millions de dollars qui verra le jour à Roberval. Après avoir acheté le terrain, l’entreprise lancera la production de 250 000 plants forestiers dès cet automne, un critère essentiel pour faire partie de l’Office des producteurs de plants forestiers (OPPFQ), et ainsi devenir un producteur de plants forestiers pour le reboisement en forêt publique.
Devenir le leader mondial dans la production de plants forestiers en construisant un complexe de serre 100% automatisé, tel est le défi que se sont lancé Ricardo Arias et ses deux filles, Chloé et Stéphanie.

Il existe toutefois plusieurs étapes à franchir pour monter un projet d’une telle envergure et pour devenir un producteur de plants forestiers accrédité par le gouvernement du Québec.

Pépinière Forestière Tshitassinu a récemment franchi une étape importante en faisant l’acquisition d’un terrain de 13 hectares sur le site de l’ncienne scierie de Produits forestiers Résolu, à Roberval. «On a commencé à faire le déboisement et à aménager le terrain», lance Ricardo Arias en faisant visiter le site. C’est à cet endroit qu’il compte ériger un complexe de 30 serres, lesquelles permettront de produire plus de 10 millions de plants forestiers par année.

La préparation du terrain où se dressera la future pépinière a commencé.
La préparation du terrain où se dressera la future pépinière a commencé. (Guillaume Roy/Le Quotidien)
Répondre aux critères
Mais en plus du volet opérationnel, l’entreprise doit aussi se plier aux conditions administratives pour devenir un fournisseur de plants pour le gouvernement. Depuis plusieurs années, on compte 12 pépinières privées au sein de l’Office des producteurs de plants forestiers (OPPFQ) et il faut absolument faire partie de ce regroupement pour vendre des plants au gouvernement pour le reboisement en terres publiques. Les critères pour faire partie de ce groupe sélect sont assezstricts, car il faut notamment avoir produit au moins 200 000 plants forestiers l’année précédente.

Pour une entreprise en démarrage, ça devient difficile de répondre à ce critère, alors que le complexe de production n’est pas encore en place.

Cette problématique n’a pas ralenti les entrepreneurs innus, qui ont décidé d’implanter une serre temporairement sur le site de BioChar Boréalis, à Mashteuiatsh, afin de produire 250 000 plants cet automne.

La pépinière Tshitassinu a érigé une serre à Mashteuiatsh pour produire au moins 200 000 plants, un critère pour devenir un producteur de plants destinés aux forêts publiques.
La pépinière Tshitassinu a érigé une serre à Mashteuiatsh pour produire au moins 200 000 plants, un critère pour devenir un producteur de plants destinés aux forêts publiques. (Guillaume Roy/Le Quotidien)
«On a d’abord fait des tests pour produire 4000 arbres et on commence la production de 250 000 autres», soutient Ricardo Arias, ajoutant que la serre, qui sera chaffée cet hiver, est prête pour accueillir les plants.

Cette étape à franchir a nécessité un investissement de 100 000$ et la serre sera déménagée sur le site de Roberval en 2024.

Dans le cadre de ce projet pilote, la pépinière Tshitassinu utilise un nouveau terreau développé à l’interne, en misant notamment sur l’utilisation du biochar.

En plus de la production des plants, l’entreprise est aussi devenue membre de l’Union des producteurs agricoles. Elle est également reconnue par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et est membre du Syndicat des producteurs de plants, toutes des conditions à remplir pour devenir membre de l’OPPFQ.

La demande officielle pour faire partie de l’OPPFQ a été envoyée il y a deux semaines et il faut compter environ un mois pour obtenir une réponse. D’ici peu, la pépinière Tshitassinu devrait donc devenir officiellement une pépinière forestière privée qui pourra produire des plants destinés au programme de rebosement des forêts publiques et privées du Québec.

«On répond à tous les critères, alors il ne peut pas y avoir deux poids, deux mesures», estime Ricardo Arias.

Répartir les plants
Une fois membre de l’OPPFQ, le nombre de plants à reboiser en forêt publique est déterminé selon un plan conjoint provincial qui tient compte de la capacité de production de chaque pépinière. Au cours des dix dernières années, entre 85 et 100 millions de plants par année ont été produits par les pépinières privées, selon les données de l’OPPFQ. C’est le ministère des Ressources naturelles et des Forêts qui détermine le nombre d’arbres à reboiser.

Le nombre de plants varie aussi selon la taille, mais avec une superficie de production de 17 635 mètres carrés répartie dans 22 serres, ainsi que 25 000 mètres carrés à l’extérieur, la pépinière Tshitassinu serait la deuxième plus grosse pépinière au Québec, avec 14,3% de la capacité de production totale, selon les promoteurs. Avec une telle superficie, ils estient devoir produire entre 10 et 15 millions de plants par année pour le gouvernement du Québec, en se basant sur les barèmes actuels.

Si la demande de production augmente, par exemple pour reboiser les superficies brûlées au cours de l’été 2023, ce nombre pourrait être bonifié.

«On a déjà pensé à la phase 2 de notre projet et on aura une grande capacité de réfrigération, ce qui pourra nous permettre de garder 10 à 15 millions de plants en dormance pour limiter les pertes», soutient Chloé Arias.

Pour l’instant, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts n’a toutefois pas pris de décision à ce sujet, car il priorise «la récupération du bois brûlé avant que les insectes détériorent la qualité de la fibre», peut-on lire dans un courriel de réponse formulé par le MRNF.

«Le Ministère travaille en parallèle à planifier la remise en production des superficies affectées par les feux. Des travaux sont en cours, notamment à partir de la caractérisation des feux, pour évaluer les suprficies qui devraient se régénérer naturellement et ainsi préparer une stratégie de remise en production des superficies brûlées, à laquelle sera associé un budget.»

La pépinière a fait pousser 4000 plants pour effectuer des tests. Ces plants ont été reboisés sur le site de l’ancienne scierie de Résolu à Roberval.
La pépinière a fait pousser 4000 plants pour effectuer des tests. Ces plants ont été reboisés sur le site de l’ancienne scierie de Résolu à Roberval. (Guillaume Roy/Le Quotidien)
Finaliser le montage financier
Avec les contrats de production de plants forestiers en forêt publique, la pépinière Tshitassinu pourra conclure son montage financier. «On reçoit beaucoup d’appels d’entreprises qui veulent être partenaires», remarque Ricardo Arias. Parmi les partenaires potentiels ayant démontré de l’intérêt, Chantiers Chibougamau ressort du lot. «Ils ont de belles valeurs familiales et ils travaillent beaucoup avec les Premières Nations», remarque l’entrepreneur, ajoutant que le corant passe bien.

Plusieurs autres joueurs contribueront aussi au montage financier, dont Rio Tinto, Développement Pekuakmi Ilnuatsh (DPI), Investissement Québec, Investissement Premières Nations du Québec, la MRC Domaine-du-Roy, la SADC Lac-Saint-Jean Ouest, les Caisses Desjardins et BDC.

«On aurait aimé lancer la construction plus tôt, mais il faut prendre le temps de bien faire les choses», note Ricardo Arias. Ce dernier estime que la construction du complexe de serres pourra commencer au printemps 2024. D’ici là, la préparation du site se poursuit.

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