Adossée à une usine de transformation du cacao, l’entreprise Circular Carbon, à Hambourg, récupère les coques pour les carboniser. Le biochar qu’elle produit par électrolyse stocke du carbone, et peut être utilisé comme engrais ou aliment animal, comme l’explique la “Süddeutsche Zeitung”.
Logo
Süddeutsche Zeitung
Traduit de l’allemand
Réservé aux abonnés Publié le 24 juin 2023 à 17h45 Lecture 4 min.
De l’utilité des coquilles de cacao pour le climat.De l’utilité des coquilles de cacao pour le climat. DESSIN DE BOLIGÁN PARU DANS “EL UNIVERSAL”, MEXICO.
Quelques marches métalliques à gravir et Felix Ertl se retrouve là où l’arôme du chocolat est le plus marqué. Entouré d’énormes machines qui bourdonnent et ronronnent. Il fait chaud dans le hangar, presque trop. L’odeur est si forte qu’on croit bientôt passer à la dégustation. Sauf que non, ici on ne goûte pas.
En haut, sous la charpente métallique, se trouve un gros entonnoir vert muni d’un hublot par lequel on distingue des copeaux. e sont les coques de cabosses de fèves de cacao qui tombent dans une gigantesque cuve où elles sont carbonisées à près de 600 °C. Selon Felix Ertl, il en sort un tas de bonnes choses, et même de celles dont le monde a un besoin urgent.
Avec son associé Peik Stenlund, il a développé le concept et fondé l’entreprise Circular Carbon. Les deux hommes font leur entrée sur un marché en pleine éclosion. L’humanité ayant du mal à réduire nettement ses émissions de dioxyde de carbone (CO2) nuisibles au climat, la planète a de plus en plus besoin de méthodes pour capturer et stocker le CO2 afin de lutter contre le réchauffement climatique. Un moyen pour y arriver : le charbon végétal (ou biochar). “Tout est bon pour parvenir à des émissions négatives”, dit Felix Ertl, casquette gavroche et veston gris. Et son entreprise, installée dans le quartier de Veddel, à Hambourg, est l’un des nombreux chemins pour y arriver.
Les différents usages du biochar
Ici, la façon de stocker le CO2 fonctionne de a façon suivante : si les coques de cacao étaient décomposées biologiquement ou brûlées, elles libéreraient le carbone qu’elles ont emmagasiné au cours de leur croissance.
Ce n’est pas le cas avec la pyrolyse, qui consiste à chauffer la biomasse à haute température et presque sans oxygène. Le carbone reste concentré dans le biochar. “C’est du carbone stable. Il reste plus de mille ans dans le sol. Une fois