VIDÉO – Transformé en béton ou en engrais, le biochar, une solution pour stocker le CO2 ?

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En début de semaine, Emmanuel Macron a annoncé que la France allait investir plusieurs milliards d’euros pour développer des technologies de captage et de stockage du CO2.
L’une des plus prometteuses s’appelle le biochar.
De quoi s’agit-il ? Le 20H de TF1 vous en dit plus.
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En banlieue de Lyon, à Villeurbanne (Rhône) le chantier où le 20H de TF1 s’est rendu, dans le reportage visible en tête de cet article, semble classique : des ouvriers qui s’affairent, des machines bruyantes et du béton à couler. Quoique le béton a une caractéristique : “Il est noir et il va le rester à l’état solide”, présente Laurent Legay, directeur marchés et offres au sein de l’entreprise Vicat. La raison tient à une mystérieuse poudre incorporée au ciment : du biochar. “C’est du charbon végétal qui est produit industriellement et est très concentré en carbone”, poursuit Laurent Legay.

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Quel est le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre en France ?
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Le biochar emprisonne, dans ses micrograins, du CO2, le principal gaz à effet de serre. Le groupe Vicat remplace donc une partie de son ciment, très polluant, par du biochar. “Ce béton va émettre 10 fois moins de CO2 pendant l’ensemble de sa durée de vie qu’un béton traditionnel grâce au biochar”, développe notre interlocuteur.

Tout cela est encore à l’état expérimental. Mais à l’avenir, cela pourrait être une solution pour réduire les émissions très importantes du secteur du bâtiment. Ces derniers temps, industriels et scientifiques ont donc les yeux rivés sur ce biochar, super stockeur de CO2. Mais d’où lui vient ce pouvoir ?

On cuit sans oxygène, sans flamme, donc pas de dioxyde de carbone.
Camille Benghozi, ingénieure à Circular Carbon
En France, le marché est encore émergent, mais en Europe, les Allemands sont en avance sur la question. Ainsi, à Hambourg, se trouve l’une des plus grandes usines de production du Vieux contnent. Pour produire du biochar, n’importe quel déchet végétal fait l’affaire. “On a des coques de fèves de cacao. C’est un déchet alimentaire qu’on récupère d’une chocolaterie juste à côté”, présente Camille Benghozi, ingénieure à Circular Carbon.

Ces résidus vont ensuite être envoyés dans un four. Chauffés à 650 degrés, ils vont cuire sans brûler, c’est ce qu’on appelle la pyrolyse. “On cuit un peu à l’étouffée, donc sans oxygène, et on n’a pas de flamme, donc pas de dioxyde de carbone qui se crée”, poursuit l’experte.

Jusqu’à 6% des émissions mondiales de CO2 pourraient être stockées
Si elles s’étaient décomposées normalement, les coques de cacao auraient émis du CO2 dans l’atmosphère. En les cuisant dans la pyrolyse, ce gaz restera emprisonné à l’intérieur. “Pour une tonne de biochar, on capture entre 2,2 et 3 tonnes de CO2 pendant des centaines, des milliers, voire des millions d’années, selon les dernières recherches”, précise de son côté Virginie Maréchal, responsable qualité a sein de l’entreprise.

Avec ses 3000 tonnes de biochar produites chaque année, Circular Carbon piège près de 8000 tonnes de CO2. “Le potentiel est incroyable. Si tous les pays se mettaient à valoriser ainsi leurs déchets agricoles, cela pourrait représenter 3 milliards de tonnes de CO2 stockées”, soit 6% des émissions mondiales, affirme Peik Stenlund, co-fondateur et directeur de la compagnie allemande.

Plusieurs barrières restent à franchir
Les climatologues du Giec reconnaissent même la production du biochar comme une technologie indispensable pour tenter de limiter le réchauffement climatique. Mais c’est à quelques conditions. “Pour avoir vraiment un effet sur le changement climatique, il faudrait avoir des quantités de résidus qui sont très très importantes. Ce qui veut dire qu’il faudra être sûr qu’on n’a pas besoin de ces résidus de récoltes agricoles pour d’autres usages”, souligne Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE).

ar beaucoup de déchets agricoles servent par exemple de paillage pour nourrir les terres. Le biochar pourrait-il, lui aussi, agir comme fertilisant ?

Se sachant attendu sur les questions sociales et environnementales, Emmanuel Macron a tenté à Strasbourg de défendre son bilan et l’action du gouvernement.
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