S. E. M. El Hadji Magatte SEYE encourage les porteurs du projet Walorise visant à transformer et valoriser le typha, roseau invasif du fleuve Sénégal
28 juillet 2023
S. E. M. El Hadji Magatte SEYE encourage les porteurs du projet Walorise visant à transformer et valoriser le typha, roseau invasif du fleuve Sénégal
S. E. M. El Hadji Magatte SEYE, Ambassadeur du Sénégal en France, lors de son intervention à la conférence dédiée à la valorisation du typha, le 26 juillet 2023, à Paris dans les locaux de l’ambassade. © AM/APP
Mercredi 26 juillet, une conférence d’information s’est déroulée à l’Ambassade du Sénégal à Paris, mettant en lumière le projet industriel novateur de la société Walorise. Cette initiative ingénieuse vise à transformer et valoriser le typha, un roseau invasif qui sévit le long du fleuve Sénégal. De calamité, il pourrait devenir l’or vert de la région…
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par Paul LUSSEAU pour AfricaPresse.Paris (APP)
@africa_presse
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S. E. M. El Hadji Magatte SEYE, Ambassadeur du Séégal en France, a lancé la conférence en dressant un constat alarmant : le Sénégal fait face aux conséquences désastreuses de la prolifération rapide du typha qui menace sérieusement l’équilibre environnemental. La situation est préoccupante, car le typha limite les terres cultivables, entrave la navigation fluviale et compromet les possibilités d’irrigation essentielles à l’agriculture locale. Au-delà de ces défis, le typha crée un environnement propice à la prolifération d’oiseaux granivores et de larves porteuses de maladies, engendrant ainsi une inquiétude supplémentaire pour la santé publique et la préservation de l’écosystème local.
C’est pourquoi l’Ambassadeur du Sénégal a exprimé d’emblée son encouragement aux porteurs du projet Walorise, Alexandre Jacoupy et Hervé Solignac. Tandis que l’un provient du monde de la finance carbone et l’autre de la grande distribution, leur approche, écologique et durable, présente aussi une dimension participative qui place les populations locaes au centre du processus.
Conscients de l’importance des connaissances et de l’expérience des communautés riveraines, les porteurs du projet sollicitent activement leur avis et leur expertise pour façonner les solutions durables destinées à transformer le typha. En impliquant activement les populations locales, Walorise s’efforce de créer une dynamique de coopération et de compréhension mutuelle, afin de concevoir des initiatives écologiquement responsables qui bénéficient à tous. Cette approche inclusive, qui témoigne de l’engagement de la société pour la durabilité, a notamment reçu le soutien de Papa Brahim Niang, Chargé de la Coopération décentralisée et du suivi des projets au Conseil Départemental de Dagana, ville du nord du Sénégal, située dans la basse vallée du fleuve.
Hervé Solignac (à droite) et Alexandre Jacoupy présentant leur projet de valorisation du typha. © AM/APP
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Une vision industrielle novatrice
pour créer un engrais exceptionnel
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Après deux années de echerche approfondie, le projet Walorise affiche un objectif clair : établir un solide outil industriel permettant de valoriser le typha, avec un modèle économiquement viable, tout en apportant des bénéfices concrets aux populations locales.
Le cœur du projet réside dans la création d’un engrais organique d’exception, résultat d’une alliance astucieuse de deux composantes essentielles : le biochar, obtenu par la pyrolyse, et le digestat, issu de la méthanisation. Cette vision industrielle novatrice marie habilement les processus de pyrolyse et de gazéification, auxquels s’ajoute la méthanisation, pour aboutir à un engrais organique des plus prometteurs. Les deux ingrédients-clés de cet engrais organique offrent aussi des bienfaits complémentaires : le biochar enrichit les sols, tandis que le digestat favorise la croissance des plantes. Lorsqu’ils sont associés, ces produits donnent naissance à un fertilisant organique hautement performant, particulièrement bien adapté aux cultures préentes dans la vallée du fleuve Sénégal, telles que la riziculture, prépondérante dans la région.
Cependant, l’un des défis majeurs de la pyrolyse réside dans sa grande consommation d’énergie, ce qui peut s’avérer problématique. Heureusement, le projet Walorise a su faire preuve d’ingéniosité en combinant astucieusement la pyrolyse avec la gazéification, ce qui se révèle être un facteur clé de succès. En effet, en optant pour cette association, le projet parvient à devenir totalement autonome en matière d’énergie. En utilisant la biomasse produite par la carbonisation du typha, le système est énergétiquement neutre et offre la capacité de générer un surplus d’énergie qui pourra être redirigé pour alimenter d’autres installations.
Une vue de la salle. © AM/APP
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De l’emploi pour les jeunes et 15 %
de la production énergétique par biomasse
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Parmi les objectifs essentiels du projet figurent l’employabilité de la jeunesse, la promotion de l’économie locale, le soutien au développemet d’une activité agricole, d’élevage et de pêche écologiquement responsable en évitant les engrais chimiques, ainsi que l’amélioration des compétences des personnes impliquées dans le projet. Ces initiatives sont chaleureusement soutenues par la Sous-Préfète de l’arrondissement de Ndaiye et M. Adama Sarr, Député Maire de Ngnith Nder – commune accueillant le projet.
De plus, le projet vise à préserver la biodiversité précieuse des zones humides, qui joue un rôle crucial pour l’agriculture locale et l’équilibre écologique de la région. Walorise se trouve actuellement au stade de la conception et il lui est essentiel de passer par une phase d’assistance technique, au cours de laquelle des études de faisabilité technique seront menées. L’ambition de ce projet ne peut être sous-estimée, car l’objectif est de produire une quantité d’engrais organique équivalente à 50 % de la quantité d’urée – un engrais chimique importé et utilisé à ce jour au Sénégal.
Cette vision audacieuse ne s’arrêe pas là. En ce qui concerne l’aspect énergétique, le projet Walorise compte remettre sur pied une centaine de biodigesteurs et vise à contribuer à hauteur de 15 % à la production énergétique par biomasse, une ambition nationale pour le pays.
La prochaine étape cruciale pour Alexandre Jacoupy et Hervé Solignac consiste à présenter ces études aux parties prenantes potentiellement intéressées pour financer le projet Walorise, qu’il s’agisse d’acteurs publics ou d’entreprises engagées dans la vente de crédits carbone.
Cette démarche vise à obtenir le soutien financier nécessaire pour concrétiser le projet et lui permettre de prospérer dans sa quête d’innovation environnementale. En cherchant à susciter l’intérêt et l’engagement des investisseurs et des partenaires, les porteurs du projet aspirent à ouvrir la voie à un avenir durable et prometteur pour la valorisation du typha au Sénégal.
