Climat: dans les Hauts-de-France, les forêts émettent plus de CO2 …

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Capter le carbone est un véritable enjeu climatique. En 10 ans, la donne a complètement changé à cause de la sécheresse, des maladies et des prélèvements de bois. Trois régions émettent du CO2 : le Grand Est, la Corse et les Hauts-de-France.

Dans les Hauts-de-France, les forêts émettent du CO2.
Dans les Hauts-de-France, les forêts émettent du CO2. – Illustration
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Par la rédaction
Publié:
11 Juin 2023 à 11h16
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C’est un fait : la captation de carbone diminue en France. « Tout le monde est resté sur l’idée que la forêt constituait un puits de carbone stable mais ce n’est pas du tout le cas », explique au Monde, Philippe Ciais, climatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement.

Pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, les forêts et les prairies constituent le principal atout de la France mais depuis 10 ans, les experts et scientifiques notent une nette diminution de la captation de carbone.

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Comment inverser la tendance d’ici 2050 ?
Celle-ci s’explique pour plusieurs raisons. La sécheresse, la multiplication des incendies et les maladies ont entraîné une hausse de 54 % de la mortalité des arbres entre 2010 et 2020. Conséquence : en dix ans, la capacité des forêts à stocker le CO2 a été divisée par deux. Le manque d’eau impacte la croissance des arbres : celle-ci a chuté de 10 % en dix ans.

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Le réchauffement climatique favorise également la prolifération des insectes et des champignons, ravageurs pour le bois. Depuis 10 ans, la situation s’est aggravée dans plusieurs régions françaises. C’est le cas dans le Grand Est, la Corse et dans les Hauts-de-France. Dans ces trois régions, les forêts captent moins de CO2 qu’elles n’en émettent.

Pour inverser la tendance et parvenir à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, les scientifiques ne ont pas tous d’accord sur la manière à adopter : remplacer des feuillus par des résineux et augmenter la récolte de bois pour la fabrication de produits de longue durée comme les charpentes ou les meubles.

Ou alors perturber le moins possible les forêts pour favoriser leur adaptation. Outre ces puits de carbone naturel, des puits technologiques de captation du CO2 sont aussi à l’étude.

Capter ou éliminer le carbone, mode d’emploi
Capter ou éliminer le carbone, mode d’emploi
Il faut distinguer le captage et l’élimination du carbone.

> Captage
Le « captage du carbone » consiste à reprendre le CO2 s’échappant des centrales fonctionnant ayant brûlé du charbon ou du gaz, ou issu des processus de fabrication du ciment, du plastique ou de l’acier.

Une fois isolé, le CO2 peut être utilisé comme matière première pour fabriquer des produits (« captage du carbone et utilisation », abrégé en CCU), ou stocké en profondeur (« captage et stockage », ou CCS), notamment dans des anciennes cavités vdes de pétrole ou de gaz.

Selon le CCS Institute, quelque 38 sites récupèrent ainsi environ 45 millions de tonnes de CO2 par année.

Néanmoins, lorsqu’on récupère ainsi du CO2 et qu’on le stocke, la quantité de CO2 dans l’air ne diminue pas : on a seulement empêché d’en rajouter dans l’atmosphère.

> Elimination
Les techniques d’élimination du dioxyde de carbone (CDR, en anglais) entraînent quant à elles une réduction nette du CO2 atmosphérique et pourraient à terme contribuer à faire baisser la température sur la Terre.

Selon le premier State of Carbon Dioxide Report, deux milliards de tonnes de CO2 sont captées chaque année dans le monde, dont plus de 99,9 % grâce aux techniques « conventionnelles » telles que la restauration et l’expansion des forêts et des zones humides, qui absorbent le CO2 par le processus naturel de la photosynthèse.

Seule une infime partie – moins de 0,1 % – est éliminée par des technologies nouvelles, telles que la conversion des déchets organiques en biochr (un charbon d’origine végétale), ou la technique la plus en vogue, bien que très chère et gourmande en énergie : le captage direct dans l’air (DAC), un processus qui permet d’extraire chimiquement le CO2 de l’air.

Sa contribution actuelle est anecdotique : moins de 20 usines dans le monde aspirent environ autant de CO2 en un an (10.000 tonnes) que le monde en émet en 10 secondes.

Mais à une autre époque, l’impact de l’énergie solaire semblait tout aussi dérisoire, soulignent les défenseurs de ces techniques.

L’Agence internationale de l’énergie envisage dans l’un de ses scénarios que 60 millions de tonnes de CO2 équivalent soient ainsi captées en 2030. Et la première centrale pouvant aspirer un million de tonnes de CO2 par an doit ouvrir aux États-Unis l’année prochaine.

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