Formé aux beaux-art, Piers Watson a découvert une technique de fonderie du bronze ancestrale en Inde. Un savoir-faire qu’il a importé dans le Magnoac et enseigné dans le monde entier. Aujourd’hui, il revient à son premier métier et veut développer localement le biochar, un charbon organique à base de déchets verts. Il cherche des associés.
Le Magnoac est une terre d’accueil. Eldorado de nombre de Britanniques, il est aussi celui de Piers Watson, cet Américain formé aux beaux-arts outre-Atlantique, qui, après avoir travaillé dans une start-up londonienne en charge du déploiement de panneaux solaires autour de la capitale anglaise, a élu domicile à Larroque en 2005, dans une ruine “qu’il a fallu remettre sur pied.”
Pour ses 40 ans trois ans plus tard, Piers part pour l’Inde sur les traces d’un livre sur la fonderie du bronze. Auprès d’une famille, il se familliarisera avec ce procédé de cire perdue unique, une technique ancestrale, méconnue, imprévisible aussi et spectaculaire. Il li faudra plusieurs années pour la maîtriser, avant de finalement l’enseigner dans six pays différents. “Passer d’un métal à un autre, de ce mélange de cuivre et d’étain au bronze est particulier. Ca m’a permis aussi de démocratiser la fonderie qui est ici plus industrielle qu’artistique. J’aurais aimé que chacun puisse le faire dans son jardin. C’est une technique très simple, mais avec 37 étapes”, sourit Piers qui y consacre beaucoup de temps, sans en tirer un revenu suffisant. Il réalisera pourtant des cloches en cuivre pur de moins d’1mm d’épaisseur, “du jamais vu depuis cinq siècles” assure-t-il.
Un biochar, réponse à la sécheresse
Dans le même temps, la prise de conscience écologique se fait plus forte. “Je voyais l’environnement se dégrader. Avais-je le droit d’être si concentré sur ce travail de création qui ne profite vraiment à personne? J’ai voulu donner un sens collectif à mon travail.” Il lance un cabinet de conseil avec sa compagne Melissa qui oeuvre dans la justice sociae, auprès des peuples indigènes. Piers souhaite agir et s’emparer de la question du CO2 et veut créer un charbon organique né de la pyrolisation de déchets verts. “En les chauffant dans un four sans oxygène à plus de 500°, ça change la matière organique et on obtient un carbone très stable, le biochar. Ce charbon est très poreux, neutre, et peut être mis dans le sol où il garde l’humidité et réduit la consommation d’eau. C’est un rempart contre la sécheresse. On peut aussi l’utiliser pour la filtration ou la construction avec un béton plus léger.”
“Une certaine expérience dans la galère”
Piers développe cette technique dans les Pyrénées-Orientales, au sein de l’incubateur de l’université de Perpignan Via Domitia, où la question de l’eau est brûlante. D’autres expériences ont été menées autour du biochar. Son procédé étant abouti au bout d’un an de maturation, ce Magnoacais d’adoption veut structurer son concept et sa société et cherche un associé pour ce faire. “Maintenant il s’agit d passer du fait maison à produire une tonne par an d’abord. Je vais le faire. Il y a des incertitudes mais j’ai une certaine expérience dans la galère, sourit-il. Il m’a fallu quatre ans d’échecs avant de maîtriser la technique de fonderie… Mais il y a tout pour que cette solution vertueuse soit créée et déployée pour valoriser au maximum tous ces déchets localement.” Piers Watson se donne un an pour voir germer sa société, en comptant sur l’appui de son ou ses futur(s) associé(s).
Pour contacter Piers: pw@redaction.pw
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