l rendrait les sols plus fertiles, permettrait de lutter contre le réchauffement climatique, éviterait l’usage intensif d’engrais… Les atouts du biochar, le charbon naturel obtenu par pyrolyse, ne se comptent plus.
Contraction de “bio” et de “charbon”, le biochar serait-il le nouvel allié “écolo” des agriculteurs ? Découvert à la fin du XXe siècle par des archéologues et des écologues en Amazonie, ce “charbon naturel”, inventé par les Amérindiens il y a 6000 ans, était alors utilisé pour améliorer les sols agricoles dans divers pays tropicaux. Cette terre noire amazonienne est alors appelée “terra preta” ou “anthrosol“ pour qualifier ce sol sombre d’origine humaine. Il prend en effet la forme d’une poudre noire ou de petits fragments, obtenus à partir de résidus de bois ou de cultures sèches, chauffés à environ 500 degrés, en évitant leur combustion et en l’absence d’oxygène pour extraire le carbone des végétaux. C’est ce qu’on appelle la pyrolyse.
Comment obtient-on le biochar ?
Cecharbon peut être produit de manière artisanale ou industrielle. Ses bénéfices sont nombreux. D’abord pour la qualité des sols. Les scientifiques ont étudié que ce charbon offre une stimulation de la biologie des sols, améliore la rétention des nutriments, augmente la capacité de rétention d’eau et joue un rôle de “filtre” qui peut réguler la productivité des cours d’eau et des zones humides. Il accroît également le potentiel hydrogène (pH) des sols acides et augmente leur matière organique. En résumé, il rend les terres agricoles, mêmes les plus hostiles, dégradées par la déforestation, plus fertiles. Il a montré son efficacité sur des productions céréalières, l’épeautre notamment. Il permettrait également d’épandre moins d’engrais et donc de réduire la pollution des sols.
Quel est l’impact biochar sur le réchauffement climatique ?
Ce produit a aussi la capacité d’être un puits de carbone. Une bonne nouvelle dans le contexte de réchauffement climatique actuel. A tel point que son usge a été cité plusieurs centaines de fois dans le rapport 2022 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), qui le présente comme une “negative emission technology”. Ces technologies dites « à émissions négatives », permettent ainsi de stocker le gaz à effet de serre pendant plusieurs centaines d’années. Le biochar pourrait être une solution écoresponsable de premier plan pour l’agriculture qui est elle-même une activité émettrice de CO2. Seul frein à son développement ? Son coût de production encore très élevé…
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