Il s’agit d’un changement de mandat pour ce programme qui existe depuis quatre ans à l’île, alors que les changements climatiques attirent davantage l’attention au pays.
Maintenant, nos objectifs généraux sont de capter le carbone dans le sol et de réduire les gaz à effet de serre.
Judith Nyiraneza, chercheuse principale, Agriculture et Agroalimentaire Canada
Pour la chercheuse principale du programme, Judith Nyiraneza, le nouveau mandat du programme Laboratoires vivants devrait à la fois assurer la santé des sols et réduire la quantité de dioxyde de carbone (CO2) dans l’environnement. Le CO2 est l’un des principaux gaz à effet de serre.
Judith Nyiraneza montre les racines du sorgho dans un champ.
La Dre Judith Nyiraneza est chercheuse principale à Agriculture et Agroalimentaire Canada. (Photo d’archives) Photo : CBC/Nancy Russell
“Le sol est un bon réservoir de carbone, donc on va adopter plusieurs systèmes de culture, comme le biochar, qui apporte des amendements organiques”,précise-t-elle.
Le biochar est un produit fertilisant qui capte le dioxyde de carbone présent dans l’environnement et améliore la qualité des sols.
“Il y a aussi une pratique pour réduire l’intensité du labour [dans les champs] et maximiser la couverture du sol”, ajoute Judith Nyiraneza.
Cet été, le programme se concentrera également sur la reforestation de l’île après le passage d’une tempête post-tropicale dévastatrice l’an dernier.
Des chercheuses recueillent des échantillons dans un champ en octobre 2020 à l’Île-du-Prince-Édouard, dans le cadre du programme Laboratoires vivants.
Des chercheuses recueillent des échantillons dans un champ en octobre 2020 à l’Île-du-Prince-Édouard, dans le cadre du programme Laboratoires vivants. Photo : Radio-Canada/Rick Gibbs
“Avec Fiona, on a perdu beaucoup d’arbres, et l’un des objectifs est de remplacer ces arbres et de miser sur des espèces plus résilientes”, explique la chercheuse principale à Agriculture et Agroalimentaire Canada.
Le progamme fédéral Laboratoires vivants présente des recherches scientifiques aux fermiers, afin de favoriser l’adoption de pratiques agricoles plus écologiques partout au pays, notamment celles qui assurent la santé des sols et la qualité de l’eau.
Un apprentissage pour tous
La collaboration entre des chercheurs et des fermiers dans le cadre du programme permettrait un partage des connaissances.
C’est difficile de reproduire la complexité de la nature dans un laboratoire.
Andrea McKenna, directrice générale de l’Association agroenvironnementale de Prince Est.
Selon Andrea McKenna, propriétaire exploitante d’une ferme de légumes et directrice de l’Association agroenvironnementale de Prince Est, l’approche du programme contribue à répandre des pratiques agricoles plus écologiques sur l’ensemble de l’île.
“Si les fermiers emploient ces pratiques dans leurs fermes, et si cela fonctionne et que leurs voisins le constatent, cela aidera à augmenter le nombre de fermes adoptant les mesures” explique-t-elle.
Andrea McKenna pose pour la photo dans un champ.
Andrea McKenna est la directrice générale de l’Association agroenvironnementale de Prince Est. L’organisme est partenaire dans le cadre du programme Laboratoires vivants. Photo : Radio-Canada/Shane Hennessey
Le producteur de pommes de terre Brandon MacPhail considère quant à lui que son expérience dans le cadre du programme a été positive.
Il dit avoir l’intention de continuer à y participer.
Quand vous avez des problèmes dans votre ferme, c’est bien de connaître les idées des chercheurs pour les résoudre.
Brandon MacPhail, fermier participant au programme Laboratoires vivants
Les fermiers auraient une voix plus importante dans les priorités des recherche, ajoute le producteur de pommes de terre.
“Cette fois-ci, l’approche a été ascendante […] c’était donc un très bon projet”, dit-il.
Brandon MacPhail pose pour la photo devant le grenier de sa ferme.
Brandon MacPhail est un producteur de pommes de terre de l’le-du-Prince-Édouard qui participe au programme Laboratoires vivants. Photo : Radio-Canada/Shane Hennessey
Plus de 125 fermes de l’île ont participé au programme Laboratoires vivants.
Une compensation financière est offerte aux fermiers participants.
Le programme Laboratoires vivants est mis en oeuvre par Agriculture et Agroalimentaire Canada et par des organismes partenaires.
L’Île-du-Prince-Édouard a été la première province à mettre en place ce programme au pays.
Avec des informations de Nancy Russell, de CBC
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