Cler-Verts célèbre 20 ans de valorisation des déchets

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En présence de la ministre déléguée Dominique Faure et de nombreux élus, la plateforme de traitement et valorisation des déchets, Cler-Verts, à Bélesta-en-Lauragais, fêtait son 20e anniversaire, vendredi.

2003. Deux agriculteurs du Lauragais, Gérard Lanta et Jean-Luc Da Lozzo faisaient le pari de transformer d’anciennes carrières de Bélesta-en-Lauragais, en plateforme de recyclage de déchets verts et bois pour en faire du compost. Ils créaient l’entreprise Cler-Verts avec une dizaine de salariés pour traiter 30 000 tonnes de déchets par an.

2023. La petite entreprise a grandi pour devenir la plateforme de valorisation des déchets la plus importante d’Occitanie. Avec près de 60 salariés. Elle traite 120 000 tonnes de déchets verts et organiques.
Une nouvelle unité

Une importante évolution en 20 ans qui méritait bien une grande fête. Vendredi dernier, en plus de souffler les 20 bougies, on inaugurait aussi la nouvelle unité de production sur une surface de 2 500 m2 pour un investisseent de 2, 8 millions d’euros. C’est la ministre déléguée auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargée de la ruralité, Dominique Faure, qui coupait le ruban inaugural, en présence du député, de la sénatrice, des représentants de l’Etat, de la Région, du Département, de la communauté de communes et les maires des communes avoisinantes. Une nouvelle plateforme pour trois nouvelles activités de Cler-Verts : l’ensachage de compost ; la fabrication de “Biochar”, un charbon issu de la combustion de bois sans oxygène et qui possède de nombreuses vertus agronomiques ; un séchoir de produits issus de l’agroalimentaire pour en faire de l’alimentation animale pour les élevages. La ministre Dominique Faure saluait l’audace du dirigeant de Cler-Verts. “Ici c’est un sujet qui me tient à cœur avec l’innovation pour relever le défi climatique”. “Quand ce n’est pas possible ça nous motive à les réaliser”, soulignait Jean-Luc Da Lozzo.
Stars des années 80 sur cène

En 20 ans, Cler-Verts n’a eu de cesse d’innover en espérant atteindre les 20 millions d’€ de chiffre d’affaires d’ici 2025. Dix ans après son lancement, l’entreprise évoluait, en 2011 avec l’agrandissement de sa plateforme de recyclage et un investissement de 9 millions d’euros. En 2013, en plus des déchets verts et du bois, elle se lançait dans le recyclage des déchets organiques issus des rebuts de la grande distribution et de la restauration. De 10 elle passait à 20 salariés. En 2014, on posait la première pierre d’un méthaniseur. Inauguré deux ans plus tard, il traite 10 000 tonnes de matière brute par an. En mars dernier, on inaugurait “Solidia Biogaz” ; une plateforme de recherche et de développement dédiée à la valorisation du biogaz,

Autant d’investissements pour le développement qui méritait bien une grande fête. Devant une centaine d’invités, vendredi soir, ce sont des anciennes stars des années 80 qui animaient le repas d’anniversaire : les duos Ottawan et Début de Sorée, avec la chanteuse qui a ses racines à Montgiscard, Pauline Ester et le chanteur Dave.

Même si elle revendique son attachement fort à l’Occitanie en général et au Lauragais, en particulier, la ministre déléguée chargée de la ruralité, Dominique Faure, n’aura pas manqué de faire face aux contestations contre le Gouvernement, sur ses terres. Tout d’abord, une poignée d’opposants à la réforme des retraites l’attendaient à l’entrée du site pour une casserolade en règle, bien tenus à distance par un imposant dispositif de forces de l’ordre déployé tout autour de la plateforme de 9 hectares de Cler-Verts.

Ensuite, c’est le maire de Bélesta-en-Lauragais, Jean-Luc Gouxette, qui profitait de l’occasion de son discours pour dénoncer la mise à mal du monde rural. “Fêter le bon côté de la ruralité à travers cette entreprise, c’est une bonne chose. Pour ma part j’ai une vision pessimiste pour l’avenir du monde rural avec la prise de mesures sur la mutualisation et la simplification qui va à lencontre de la ruralité”. Il prenait en exemple les normes d’urbanisme qui limitent de plus en plus la construction de nouveaux logements. “Si on n’a plus la possibilité d’accueillir de nouvelles familles dans nos communes, ce n’est pas étonnant qu’on nous ferme des écoles par manque d’élèves. Au final on va devenir une réserve d’autochtones”. (NDLR : Deux RPI sont concernés par des fermetures de classe, à la prochaine rentrée, sur le secteur). Il expliquait aussi la difficulté rencontrée pour réaliser la nouvelle unité de Cler-Verts. “Ce n’est pas simple d’implanter sur des terres agricoles un projet environnemental alors qu’on pousse au développement d’entreprises pour la transition écologique. Je tiens d’ailleurs à remercier le président de notre communauté de communes, Laurent Hourquet, qui est intervenu auprès du préfet pour obtenir son autorisation”.

Au milieu d’un discours fleuve sur la réindustrialisation de la France, la ministre répondait au maire. “J’ai bien entendu ce que ous dites sur la ruralité. Je vous propose qu’on organise une rencontre, avec d’autres maires s’il le faut, pour qu’on en débatte, dans un délai raisonnable et voir comment aller plus de l’avant pour la ruralité”.

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